Comme un américain à Paris

Cromeski
17 mai 2017
2 min de lecture

Il est de ces endroits qui ressemblent à beaucoup d'autres, mais qui l'air de rien, avec un petit truc en plus, vous emmène loin, très très loin… Poulette est de ceux-là, si ce n'est que ni le lieu, ni l'ambiance, ni même l'assiette ne sont comme les autres. Véritable petit bijou au bout de la rue Étienne Marcel, la salle du restaurant - classée au patrimoine - ne peut laisser personne de marbre devant son décor Belle Époque en carreaux de faïence représentant des allégories de la bière et du café, ses tables de bistro au bois patiné, son comptoir en zinc et petite touche contemporaine : ses suspensions en béton. Les aficionados du célébrissime bistro "Pastis" du Meatpacking District de New York se sentiront comme des poissons dans l'eau et les autres pourront s'imaginer être Gene Kelly ou Leslie Caron dans "Un américain à Paris". Il faut dire que les conversations, entremêlées de musique lounge aux accents jazzy, vont bon train dans la langue de Shakespeare eu égard à l'article publié dans le New York Times ventant les mérites d'un plat devenu mythique chez Poulette : le Steak Frites (onglet mariné de bœuf, frites et salade). "Feel at home with a good steak frites in an old-fashioned bistro. Poulette does it right. Opened in the late 19th century as a small cafe, it is now a Paris insider’s destination. The site, with its zinc bar and section of black-and-white tiled floor, has been designated a historic monument. Belle Époque scenes in ceramic tiles framed in orchids and cherries - one an ode to beer, another to coffee - dominate the main room. Steak frites: 19.50 euros." www.nytimes.com Au-delà de ce plat simple mais efficace - remis à la mode par le chef new-yorkais Brendan Cahill il y a maintenant quelques années - le talent de la jeune chef Élise Deat s'exprime au travers d'une cuisine de marché simple, authentique et respectueuse des saveurs. Ses assiettes sans chichis, dans la pure lignée des bistros frenchy, ne sont pas dénuées de sensibilité, comme avec sa délicieuse tartelette au gramat, légumes verts croquants et pistou menthe, ses asperges vertes de saison accompagnées d'une mousseline à la chartreuse ou encore sa poitrine de porc laquée cuite en basse température accompagnée de fondantes carottes fânes rôties au miel, thym et noix (notez au passage, les conseils avisés d'Apostolos dit "Apos" en matière de flacons). Facteur "aggravant" ! Antoine le copropriétaire, excelle en matière de mixologie et de cocktails. Tout "drame" ayant son explication, il est utile de préciser qu'il exerçait comme bartender au "Bar-Tabac", LE bar français de Cobble Hill à Brooklyn. Une belle adresse à recommander pour qui sait apprécier un cocktail, une cuisine savoureuse et la voix douce et suave de Tony Bennett en prime :)