Au Belcanto, on gazouille de bonheur.

Cromeski
22 nov. 2014
3 min de lecture

Non, il n'y a pas que de la morue séchée et des boites de sardines au Portugal !

Il y a notamment le restaurant "Belcanto" tenu d'une main de maître par le chef José Avillez, plus ou moins le Cyril Lignac portugais. Considéré comme l'une des plus célèbres références de la cuisine au Portugal, José Avillez se distingue par un esprit entrepreneur et une volonté d'aller toujours plus loin. Il faut dire qu'il a de qui tenir : il a fait ses classes auprès des plus grands tels Eric Fréchon au Bristol, Alain Ducasse à Paris, Claude Troisgros au Brésil ou encore Ferran Adrià au El Bulli (ce qui explique que sa cuisine allie tout en finesse le moléculaire et le traditionnel).

C'est sur les pentes d'une des collines de la vielle ville de Lisbonne, dans l'ancien quartier du Chiado, qu'est "niché" son fameux restaurant, auréolé de deux étoiles au Guide Michelin (premier chef portugais à recevoir cette distinction) mais également indexé en bonne place dans "The World's 50 Best Restaurants List".

Sa cuisine est un cri d'amour à son pays, sa région, sa ville et à la mer.

Pour lui, "en cuisine, les ingrédients, les techniques, la technologie, les recettes, les préparations et les concepts sont au service de la créativité qui devient un monde de ressources infinies. Un plat peut nous faire voyager à travers des sites, des paysages, des temps et des histories. Il peut nous faire rire ou pleurer. Il peut nous permettre de découvrir vraiment un aliment, en améliorant sa saveur et sa texture ou, en appliquant la technique, la technologie et/ou l'association inédite de saveurs, il peut encore nous révéler une dimension totalement nouvelle d'un aliment que nous croyions connaître, c'est-à-dire voir au-delà et réveiller en nous des perceptions et une intimité de sentiments et d'émotions".

A l'image des portugais qui prirent la mer pour découvrir le Nouveau Monde, José Avillez et son équipe, sous l'inspiration des succès passés, construisent et élaborent une cuisine fine et délicate aux reflets légèrement iodés ; veillant toujours a respecter les coutumes et les traditions tout en partageant une attirance commune pour la nouveauté et les échanges d'expériences en cuisine ou avec les clients. Jamais avare de rencontres et de découvertes, il saura vous emporter avec une gentillesse déconcertante et vous faire dépasser vos limites en matière de gastronomie pour vous faire voguer vers des mers et des océans encore inviolés ; que ce soit avec l'un des amuse-bouches tous plus extraordinaires les uns que les autres, avec un plat en trompe l'oeil, son fameux oeuf "Poule aux Œufs d’Or du jardin" (truffe, pain croustillant et champignons) ou bien encore avec son dessert phare : la mystérieuse "Madarine" (monumentale boule orange faite d’une coque en chocolat blanc puis d’une couche de sorbet à la mandarine qui cache en son coeur un onctueux espuma à la mandarine). Ce dessert résume à lui seul tout le talent du chef !!!

Le lieu entièrement rénové en 2012, se compose de seulement 10 tables afin de pouvoir prendre le temps pour chaque convive. Il est donc fortement conseillé de réserver.

Pour la petite histoire, lors de ma réservation, l’établissement ne bénéficiait alors que d’une étoile au Guide Michelin, sa deuxième étant tombée la veille de mon arrivée.

Elégant, le chef n’a changé ni la carte, ni les tarifs… un geste plus qu’appréciable !